Été 2018 : après des semaines de vagues surfables en petite planche, il arrive inexorablement des journées durant lesquelles les conditions sont minuscules et le soleil brûlant. Plutôt que de rester à griller sur la plage, j’ai eu envie de me jeter à l’eau pour tester un longboard prêté par la marque Olaian.
Je me vois déjà glisser sur ces ondes minuscules, et effectuer avec grâce et dextérité de petits pas d’avant en arrière, telle Kassia (Meador) ou Victoria (Vergara). Enthousiaste, je charge la planche dans la voiture. Heureusement je viens de troquer ma Twingo de 2005 pour un véhicule plus grand, car 9’4 et petite voiture sont pour le moins incompatibles, surtout quand on n’a pas de sangles de toit. Après avoir (difficilement) conduit jusqu’au spot, et tenté de passer les vitesses malgré l’encombrement causé par la planche, me voilà prête à dégainer ma board et trottiner vers la plage. J’ai plutôt l’impression de déménager une armoire, je ne parviens pas à la porter convenablement, j’ai mal au dos, c’est lourd et j’ai déjà hyper chaud. Mais comment font les amateurs de noseriding pour paraître si relax lorsqu’ils portent leur log?!
Une fois à l’eau, on comprend cette facilité avec laquelle nos amis longboardeurs rejoignent le peak et partent sur les vagues : deux coups de rame et on glisse sur l’eau, sans efforts. La prise de vague est plus complexe quand on est non-averti, et le bottom turn doit se faire en douceur. Mes réflexes de shortboardeuse me jouent des tours, et j’ai souvent envie de planter le rail alors que je devrais laisser glisser la planche et transférer mon poids en douceur. Les séries, bien que petites, réservent aussi leur lot de surprises, et il me faut quelques vagues sur la tête pour trouver le bon timing. Je revois alors pourquoi, dès mon plus jeune age, j’ai décidé de faire du shortboard. En effet, j’ai débuté le surf en Bretagne, où les conditions météo et les vagues me semblaient plus propices à du surf en petit planche : non par la taille des vagues, mais parce que les spots bretons sont souvent truffés de caillasse, et les plages réservent de belles barres à passer. Ne vous méprenez pas cependant, la Bretagne est un joli repère de longboardeurs, Gwen Cristien et Annabelle Talouarn, pour ne citer qu’eux, en sont d’emblématiques figures.
Après quelques essais plus ou moins réussis, les sensations sont là et les petites vagues qui m’auraient sans doute échappées en shortboard s’offrent à moi. Sous mes pieds la planche se laisse manœuvrer, et je m’essaie même à quelques cross steps et hang five plus ou moins réussis. La douceur qu’offre le longboard est aussi incomparable, pour peu qu’on laisse filer la planche sur les vagues sans forcer.
Une board de ce type est pour moi un support de plus avec lequel s’amuser, tout comme le single fin que je surfe de temps à autres pour retrouver cette sensation de glisse pure. Toutefois je ne me vois pas affronter 1m50-2m avec une neuf pieds en plein hiver : je trouve ça bien trop encombrant et je manque d’expérience dans le passage de barre avec un tel engin! J’attendrais donc patiemment le retour des petites vagues pour retourner à l’eau avec mon armoire sous le bras, et peut-être même réussir cette fois à effectuer quelques pas de danse jusqu’au hang ten (on peut toujours rêver!).
Si vous êtes shortboarder.euse est-ce que vous surfez parfois en longboard ? Ou inversement?
Crédits photos : Olaian
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