Il n’est pas toujours nécessaire de partir dans l’inconnu total pour qu’un voyage soit réussi. Les antilles françaises en sont l’exemple parfait : à priori on ne pense pas vivre un dépaysement complet, et pourtant tout évoque l’ailleurs et nous transporte : les gens, les senteurs, les paysages… Un bon trip à prévoir pour l’hiver prochain !En Guadeloupe, chaque coin de rue réserve son lot de surprises, humaines, culinaires ou surfistiques. Petit aperçu de quinze jours de sessions entre amis et de découvertes début janvier 2017, sur l’île aux belles eaux.
Quelques tee shirts, deux shorts, deux maillots de bain, une board et la dose de crème solaire, voilà le contenu de mon sac lorsque j’embarque pour la Guadeloupe. Je déteste voyager chargée, et partir en terrain semi-connu est l’idéal : pas besoin de blinder son boardbag de médicaments, matériel de rechange ou vêtements inutiles.
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Le surf
On est en janvier et les prévisions pour le surf s’annoncent bonnes, la houle est au rendez-vous, tout comme les yen yen qui nous réservent un accueil chaleureux sur le spot de Port Louis. Situé au nord de Grande terre, ce reef ne fonctionne pas toujours. Ce jour là la houle est suffisante pour que des vagues d’un mètre cinquante à deux mètres déroulent. Les jours suivants nous surfons de nouveau à Port Louis, car c’est le spot le mieux exposé. La barre est moins importante que les jours précédents, et les vagues vraiment très jolies : de longues droites, un peu plates au départ mais qui peuvent réserver des sections plus intenses, et aussi quelques gauches plus à l’inside, rapides et creuses. Le reste du séjour sera rythmé par des sessions aux quatre coins de la Guadeloupe, nommée ainsi par Christophe Colomb, ou Karukera, “l’ile aux belles eaux”. Le Moule, le Plombier, Anse Bertrand et bien d’autres vagues sont à découvrir, selon l’orientation de la houle et du vent.
A l’eau les locaux sont agréables, tant qu’on respecte les règles (comme partout me direz-vous), et ils ont une attitude bienveillante envers les surfeuses : attention à ce que les filles shootent, encouragements et respect ont été mon quotidien durant ces 15 jours sur place. [Aparté – Un vrai bol d’air après des sessions à la maison avec des surfeurs parfois tous plus idiots les uns que les autres.] Cette attitude est probablement liée au fait que les filles sont nombreuses à l’eau en Guadeloupe.
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A faire
Du surf : plutôt accessibles, les spots sont pour la plupart des reefs, c’est pourquoi il faut toujours regarder où on met les pieds, faire attention à l’entrée et à la sortie de l’eau et ne pas tomber la tête la première (mais ce sont des règles de bon sens qui s’appliquent partout dans le monde). En maillot, tout semble plus facile, même les sessions un peu ventées, comme c’est souvent le cas aux Antilles avec les alizés.
De la plongée : La Guadeloupe porte bien son nom “l’île aux belles eaux”. Juste équipé d’un masque et d’un tuba, le spectacle est à couper le souffle : coraux, poissons multicolores, oursins gigantesques, tortues… La faune et la flore sous marine surpassent tous les aquariums du monde, et l’activité est à portée de tous. Une seule règle à respecter puisqu’on évolue dans un environnement fragile : on ne touche rien.
Le Mémorial Act : parce qu’il est bon de faire une petite pause hors de l’eau, le Mémorial act est un lieu qui retrace l’histoire de l’esclavage aux Antilles. Interactif, mélangeant art et histoire, on déambule entre horreur et espoir, les sens en alerte.
Une randonnée : en Guadeloupe la flore est luxuriante, et il serait dommage de ne pas en profiter : gommiers géants, philodendrons, lianes, orchidées… Le Saut de la Lézarde par exemple, est une petite promenade à faire : une cascade d’une douzaine de mètres de haut, que l’on ne découvre qu’au dernier moment après avoir marché sur un petit sentier escarpé et boueux.
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Manger
- Vivaneau grillé, sauce chien, igname et gratin de bananes plantain,
- Tataki de thon, purée de patate douce, (celui du Food Truck les Dents de la Mer est top)
- La glace coco, préparée artisanalement par les petites dames au bord des plages,
- Un bokit à la morue,
- Le blanc manger, un flan coco frais et délicat,
- Des tourments d’amour, des pâtisseries à la noix de coco, au nom poétique.
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Boire
Des jus de fruits, souvent des nectars, assez sucrés mais délicieux : papaye, goyave, passion, gwoseil… de la noix de coco fraîchement coupée, une Carib bien fraîche (bière de Trinidad) et bien sur de rhum : en ti punch, en cocktail ou simplement du rhum vieux. Il existe de nombreuses maisons, à vous de trouver ceux qui vous plaisent le plus, le tout avec modération pour assurer le lendemain à l’eau.
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A écouter
Branchez vous sur les radios locales pour un dépaysement sonore assuré : zouk, reaggaeton, compas, musiques latines 🙂 Si vous êtes plutôt rock ou électro, vous n’êtes pas au bon endroit, branchez plutôt votre playlist. Sinon, coupez tout et écoutez les grenouilles chanter à la nuit tombée.
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