L’hiver approche à grands pas, et certaines se voient déjà ranger leur planche au placard, en attendant gentiment le printemps prochain. Pourtant, la saison hivernale réserve souvent de belles sessions, un peu plus froides certes, mais surtout avec des vagues plus consistantes et intéressantes. Allez, on y va?
Quelle est votre limite en termes de taille de vagues? Si on pose la question aux surfeuses “lambda”, bien souvent la réponse sera “1m50-2 mètres“, une mesure un peu comparable au prix psychologique, au delà de laquelle on envisage même pas d’aller à l’eau.
Pourtant lors de nos sessions de tous les jours, les vagues frôlent rarement les 2 mètres, et ce sont des vagues sur lesquelles on ne rame pas forcement. La taille et l’aspect “impressionant” des vagues dépendrons également du spot : beachbreak violent ou pointe tranquille, la forme et la puissance de la vague joueront un grand rôle dans notre appréciation de celles-ci. Cette mesure est la frontière entre notre zone de confort et la zone d’inconfort, dans laquelle la peur commence à prendre le dessus. Dommage, car surfer un peu plus gros peut présenter quelques avantages, en plus des nouvelles sensations que cela procure : gagner en confiance, surfer des conditions plus variées et donc surfer plus souvent, ne pas rester sur la touche dès que c’est un peu plus gros, progresser…
Suivre un entrainement adapté, avoir confiance en sa capacité à rester sous l’eau sans oxygène et y aller progressivement sont des éléments clés pour surfer “un peu” plus gros (on a pas dit Waimea!). Pour en savoir un peu plus sur les choses à connaître pour se lancer, nous avons posé quelques questions à Justine Dupont (qui a très gentiment pris le temps de répondre en pleine période de compétition), experte française du surf de gros, et première femme de l’histoire du surf à avoir surfé Belharra.
Salut Justine, faut-il une préparation particulière pour se mettre à surfer un peu plus gros et si oui, en quoi consiste-t-elle ?
Oui, je pense qu’il ne faut pas prendre ça à la légère. En ce qui me concerne, je mets plus l’accent sur le renforcement musculaire et le gainage avant l’hiver. J’ai envie d’être solide sur mes appuis. Il y a beaucoup de clapots et de remous quand tu surfes des grosses vagues.
J’ai aussi des entrainements à l’apnée. Je vais une à deux fois par semaine avec le club de chasse sous marine de Biarritz faire des entrainements en piscine et dans l’océan. On va une fois par mois l’hiver dans une fosse de 20m de profondeur pour s’entrainer. C’est top pour la confiance.
Sinon je vais courir dans la forêt ou sur la plage pour bien bosser le cardio et les jambes.
Pour se rassurer, y a t-il des trucs et astuces à connaître?
L’apnée c’est top. Si tu sais que tu tiens 2 minutes poumons vides en apnée, tu sais au fond de toi que tu as la capacité à encaisser une série de grosses vagues sur la tête.
Et puis surtout ne pas faire n’importe quoi. Etre conscient de ses limites et de ses capacités.
Quand je surfe gros, je sais que j’ai une super équipe autour de moi en qui j’ai confiance. Tout le monde se surveille et se pousse, c’est top.
De façon générale, quel conseil donnerais-tu aux surfeuses qui veulent un peu pousser leurs limites?
Il faut garder à l’esprit que l’on fait ça pour s’amuser et se faire plaisir. Ça part d’une envie et surtout pas d’une obligation ou d’un effet de mode.
Il faut essayer le surf à la rame et le tracté. Les deux sont différents et complémentaires.
Surfer des vagues plus grosses apporte des sensations vraiment différentes. Il n’y a pas besoin de surfer des vagues de 10 mètres pour apprécier. Il faut y aller petit à petit, étapes par étapes. Ne pas hésiter à bien s’entourer, avoir une bonne équipe autour de soi.
Connaître les gestes en cas d’accident. C’est cool de penser que les autres peuvent nous sauver mais c’est aussi important de savoir quoi faire et pouvoir porter assistance à quelqu’un en cas de problème. Je serais super contente de partager des sessions de gros avec plus de filles !
Merci beaucoup Justine pour ces précieux conseils! Le message est passé.
Il ne nous reste plus qu’à faire un peu d’apnée et de renforcement musculaire, et se motiver avec quelques copines et copains de surf!
Et vous, est-ce que vous surfez lorsque les conditions sont consistantes ? Qu’est ce qui vous freine à aller dans l’eau quand les vagues sont plus grosses que d’habitude? N’hésitez pas à partager vos impressions.
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