We can do it : surfer à Parlementia

Posted: February 14, 2018 by Clémentine

Vague emblématique du Pays-Basque, Parlementia est connue pour ses vagues imposantes, prisées par les longboardeurs et autres tontons surfeurs équipés de guns bien lourds. Pas chargeuse pour un sou, j’ai pourtant décidé depuis l’année dernière de me jeter à l’eau sur ce spot impressionnant lorsque les conditions grossissent un peu.

Une enième dépression hivernale pointe le bout de son nez. Les plages saturent, les reefs sont bondés, difficile de trouver de quoi surfer et se faire plaisir en plein hiver. Cela fait plusieurs années que la vague de Parlementia m’intrigue et m’effraie à la fois. J’ai souvent été admirer le spectacle lors des grosses houles hivernales, et vu nombre de surfeurs aguerris shooter des montagnes de 3 mètres ou plus, parfois ramasser le set du jour, parfois sortir avec deux morceaux de planches sous le bras. L’année dernière, lors d’une jolie houle d’hiver, voyant ces belles lignes rentrer et s’enrouler sur ce reef, j’ai décidé de sauter le pas : combi, chaussons et planche de 7 pieds et quelques dans la voiture, c’est non sans une pointe de stress que j’ai pris la route direction Guéthary.

Je me gare sur le parking de la Chapelle. C’est une belle journée, l’air est tiède malgré le ciel gris, le vent offshore léger. La vue est superbe depuis le point de vue du parking : les vagues déroulent tranquillement, les surfeurs placés au fond prennent leur tour et profitent de longs rides jusqu’à l’inside. Les “shoartboardeurs” (pas si short que ça!) se plaçent plutôt sur la section du bord, un peu plus creuse et un peu moins massive.

Rien que le fait de sortir les planches de la voiture, de voir ces engins faits pour surfer des vagues plus grosses, me donne des frissons. Je sais que, pour une première fois, je n’irais pas au large, et que ma planche me place de fait dans la catégorie des bébés nageurs. Pourtant j’ai des papillons dans le ventre, les mains moites et la gorge serrée quand je descends les petites marches et que j’arrive à la plage.

J’ai déjà bien observé où je devais me placer pour ne pas être trop à l’intérieur, où je devais prendre les vagues, où je devais faire le tour, et la distance qui sépare le point de mise à l’eau du spot permet de prendre ses repères. Je me place donc à l’inside. Quelques surfeurs sont déjà là. Je me mets à côté d’eux, tout en guettant d’un œil craintif le large, à l’affût de la prochaine série. Évidement la houle est longue, et la grosse série tarde à venir. Des vagues intermédiaires passent, et après quelques essais infructueux je parviens à prendre une jolie vague. Le takeoff est différent de ce que j’ai l’habitude de surfer dans les Landes : pas très creux, c’est plutôt une sensation de masse d’eau qui vous arrive dessus. Finalement une fois debout, il est plutôt facile de suivre la vague bien que la grandeur inhabituelle de ma planche me mette quelque peu en difficulté pour la mettre sur le rail.

 

Lee Ann Curren était aussi à l’eau ce jour là, même session. Pour ma première fois à l’eau sur ce spot, je trouvais les vagues d’une taille plutôt correcte ! 😀 | photo : Surfpix, Déc 2016.

 

J’enchaîne ainsi trois vagues, je prends peu à peu confiance. Je commence à penser que, finalement, ce n’est pas si compliqué de surfer ce spot. Mais la houle augmente, et de toute la hauteur du parking, il était difficile de bien évaluer la taille de celle-ci. Les séries qui passent sont de plus en plus grosses, et je n’arrive plus à prendre aucune vague. Il faut dire que j’ai sans doute la plus petite planche parmi toutes les personnes présents au line-up (chose que j’ai remarqué au fur et à mesure de la session). C’est là que, me voyant sans doute un peu flippée et en galère, Pilou Ducalme, surfeur emblématique de grosses vagues, me lance un “Allez il faut aller plus au large ! Tu vas voir, tu prends une grosse boite et ensuite ça va mieux!”. Sage conseil sans doute, mais qui ne me rassure pas vraiment, car c’est justement tout ce que je veux éviter : prendre une boite ! Je commence à ramer un peu plus au large (par respect, je ne peux ignorer le conseil avisé d’un spécialiste du lieu), mais du bout des doigts… Je vois du coin de l’œil que ça commence à s’agiter autour de moi, et qu’à force d’hésitations, je me suis retrouvée trop à l’intérieur. La belle série du jour est là. L’horizon se déforme, s’arrondi. Je réalise vite que, lorsqu’on est trop à l’intérieur à Parlementia et que la série arrive, ce n’est pas la peine paniquer car c’est trop tard. Alors que les premières vagues nous arrivent dessus, je vois les surfeurs à quelques mètres de moi plus au large faire leurs canards hawaïens. En bonne novice des lieux, j’essaie encore de me décaler mais la série est vraiment imposante, et il est certain que je ne passerais pas outre.

Après cinq ou six grosses masses moussues sur la tête, le calme revient. La mer est belle, tout le monde reprend sa planche. Un peu sonnée (mais toujours en vie et avec une board en un seul morceau, petite victoire intérieure!) je reste quelques instants de plus, le temps de reprendre mes esprits, et d’attraper une dernière vague, une rougne, histoire de ne pas rentrer à la rame mais de me barrer rapidement de là !

Finalement, je suis retournée quelques fois à Parlementia. J’attends de trouver une plus grande planche, qui me permettra sans doute d’être plus à l’aise pour prendre les vagues et de ne pas être à la ramasse lorsque les séries arrivent.

See you next time “Parle” !

Et vous est-ce que vous surfez à Parlementia? Vous aimez? 

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